Bastion de Labrit

Information pratique

Adresse : Plaza de Santa María la Real. 31001 Pamplona - Iruña

Route :

     Pampelune est Rempart

Le nom de "Bastion de Labrit" est postérieur à sa construction. Cela peut être dû au fait que Juan de Labrit, dernier monarque de la Navarre souveraine dont la capitale était Pampelune ait fui par cette porte face à l’arrivée imminente des troupes d’invasion en juillet 1512. À peine quatre mois plus tard, il tenta de récupérer la ville, l’assiégeant et tentant d’accéder par ce même endroit.

Ce portail est l’entrée vers un tunnel qui traverse le rempart pour un accès rapide au moulin de Caparroso, qui se trouve sur la rive de l’Arga. Le bastion, outre ses propres fonctions, avait également pour rôle de surveiller et protéger le moulin comme défense haute au-dessus de celui-ci. 
La sculpture sur le portail, au niveau de la niche, est une reproduction en pierre de Sainte Marie la Royale de Pampelune. C’est le fruit du couronnent canonique de La Vierge du Tabernacle, en 1946, comme Sainte-Marie la Royale, utilisant pour cela le même rite que celui utilisé pendant des siècles avec les rois navarrais, couronnés face à cette sculpture dans la cathédrale de Pampelune

Au Royaume de Navarre, les monarques étaient dans l’obligation de jurer les privilèges auprès de représentants des trois classes du royaume. C’est seulement alors qu’ils recevaient de leurs sujets le jurement de fidélité et qu’ils étaient couronnés en les élevant sur un blason (écusson) au cri de "Royal ! Royal ! Royal !". Le peuple jurait allégeance au roi, mais conditionnée à la loyauté du monarque envers les privilèges, qui incarnaient la liberté et l’indépendance de ce Royaume historique.

 

Protéger le moulin

Cette grande porte est l’entrée d’un tunnel qui traverse les remparts pour permettre un accès rapide au moulin de Caparroso, situé au bord de la rivière Arga.

La situation de ce bastion n’est pas un hasard ; outre les fonctions habituelles d’un bastion quelconque, celui-ci avait pour mission principale la surveillance et la protection de ce moulin : il servait de « chevalier » ou de défense surélevée de ce dernier.

La guerre de la Navarrería (1276) et l’entrée des troupes envahissantes du Duc d’Albe de Tormes (1512) sont deux événements historiques qui ont mis en évidence l’importance de défendre les moulins.

 

Catédrale de la pelote, quartier juif et prénoms de femmes 

Dans ce même espace du Bastion de Labrit, d’un côté, on peut voir le célèbre fronton Jito Alai (celui des gitans) et de l’autre, un fronton professionnel, le Fronton Labrit, la cathédrale de la pelote. Tous deux nous rappellent que c'est dans cette région que le jeu de pelote est devenu une tradition, et c’est ici que nous l'avons internationalisé sous le nom de « pelote basque ».

En face, nous pouvons voir le Palais archiépiscopal, construit au XVIIIe siècle. Tout l’ensemble de rues qui s’étendent à gauche du Palais archiépiscopal, y comprise cette place, constituait jadis le quartier juif, doté de sa synagogue, de ses bains, de sa boucherie et de son hôpital, le tout adapté à ces croyances.

Le monolithe en pierre au pied des escaliers et de la rampe d’accès au cercle est la reproduction d’une stèle funéraire de l’époque romaine qui est apparue dans la Calle Navarrería. Pour la première fois dans l’histoire de la ville, on y lit des prénoms de femmes du IIe siècle : Antonia, Stratia, Festa et Rustica.