Voici sans doute l'un des lieux les plus attrayants de la ville, un but de promenade idéal à côté de la Place San José et de la Cathédrale. Dans la zone la plus haute du Bastion du Redín, le Coin du Cheval Blanc occupe le site d'un ancien palais – dont seule a été conservée la Croix du Mentidero, de 1500 – où avaient lieu les exécutions.
Le Bastion du Redín était considéré comme le meilleur point de défense de la ville et le plus inaccessible de tout l'ensemble fortifié. Grâce à sa forme étoilée, à trois pointes, les canons pouvaient couvrir tous les angles de tir. Au cours du XVIe et du XVIIe, la muraille a été enrichie de nouvelles constructions pour adapter le système défensif aux temps nouveaux et à des machines de guerre de plus en plus performantes. Ainsi, des fossés furent creusés au pied du bastion, et de nouvelles fortifications, comme le Bastion Bas de Guadalupe, furent bâties.
Plus bas encore se trouve le ravelin dit Revellín de los Reyes, fortification triangulaire dont la mission était de diviser les attaquants et de protéger les murs au moyen d'un feu croisé. Outre le belvédère, l'Auberge du Cheval Blanc (Mesón del Caballo Blanco) est l'autre attraction de l’endroit. L'auberge de pèlerins d’autrefois a cédé la place à un établissement hôtelier moderne.
Le Cheval Blanc et le pilori
Ce petit palais que nous voyons ici, dénommé « Le cheval blanc », n’est pas là depuis longtemps, malgré l’ancienneté que démontrent ses éléments. Il a été érigé à cet endroit en 1961 en utilisant les pierres et les éléments ornementaux de ce qui fut le palais d’Aguerre, démoli dans la Nouvelle Rue de la Vieille Ville.
Ladite Croix du Mentidero a également été mise en place ici, dont il ne reste que la base et le fut du poteau, c’est-à-dire, cette petite colonne qui survit devant l’édifice dans son terrain. En réalité, il s’agissait d’un pilori, un lieu d’exécution. Elle a été construite en 1500 pour l’endroit dénommé « el Mentidero » (confluence actuelle des rues Navarrería, Curia, Calderería et Mañueta).
Les cordiers et les recoins des remparts
Jusque dans les années 60 du XXe S., les remparts étaient le lieu idéal pour le travail des cordiers. Grâce à l’espace allongé que formaient les murs, ils y travaillaient les brins d’alfa et de chanvre, avec des roues et des poulies, tissant les cordes dans les fosses. Ils ont déployé tous leurs outils jusque dans les années soixante du XXe siècle, à ce même endroit du Bastion du Redín.
Le maca (apprentis) tournait la poulie pendant que l’artisan manoeuvrait habilement la partie en buis qui permettait de tordre les fils entre eux, formant de longues cordes. Un travail toujours à l’air libre. Ils utilisaient pour ranger leur matériel la vieille cabane en pierre qui existe toujours.
Les remparts ont été et sont témoins de l’entrée et de la sortie par leurs portes d’agriculteurs, commerçants et pèlerins ; de là, les hommes criaient aux lavandières qui, tout en lavant le linge dans la rivière, leur répondaient sur le même ton ; les habitants pêchaient dans l’Arga des suiffes, truites ou anguilles pour les manger et les revendre, utilisant différents arts. Les coins et recoins des murailles ont caché, en outre, les premières caresses et les premiers baisers de nombreux couples.
Le txakoli du bassin de Pampelune
On disait que le bassin de Pampelune arrivait exactement jusqu’à l’endroit où l’on pouvait entendre la cloche María de la Cathédrale de Pampelune. Il est difficile d’imaginer cette plaine non urbanisée, mais jusqu’au XXe S., comme terre fertile qu’elle était, il y a eu une immense activité de céréales et de fabrication de txakoli, surtout de txakoli rouge, qui exploitait également les versants du mont que nous avons en face, le mont Ezkaba.
La ville est stratégiquement située sur un plateau. Du point de vue militaire, cela facilitait la défense à l’époque médiévale. La rivière Arga devenait également un allié jouant son rôle de fosse naturelle. Ce plateau est entouré de montagnes et entre les montagnes et le plateau, il y a un espace plus ou moins plat. Cet espace porte le nom de «bassin de Pampelune».
La fuite du fort du mont Ezkaba
Le fort du mont Ezkaba est aujourd’hui connu pour avoir été une prison pendant la Guerre Civile espagnole. Il a trois étages à l’intérieur de la montagne. La plus grande évasion de prisonniers du franquisme s’y est produite le 22 mai 1938. Ils ont presque tous été capturés ou assassinés alors qu’ils couraient en quête de la liberté. De nombreux corps sont apparus dans des fosses communes des décennies plus tard.
Le système de fortification et défense de la ville a vécu pendant des siècles une évolution permanente ; c’est pour cela qu’il a des remparts de différentes hauteurs, des bastions, ravelins, guérites... La cause de ces changements était conditionnée par l’évolution des armes. Une attaque avec une fronde ou une arbalète ne revient pas au même qu’avec un fusil ou un canon.
Quand il semblait que le système de défense de Pampelune était parfait, au XIXe siècle, de nouvelles armes d’artillerie sont apparues, qui sont celles qui ont permis aux carlistes d’assiéger la ville depuis la cime du mont d’Ezkaba. Vu cela, ils construisirent le Fort et, alors qu’il n’était pas terminé, l’aviation est apparue et tout devint obsolète.
Information pratique
Adresse: Redin, s/n, 31001 Pamplona - Iruña